Manon Lassarat

C’est après de longues années de doutes, de tâtonnements, de remises en question, c’est au détour de rencontres inattendues et d’opportunités professionnelles, que la pâtisserie et la cuisine ont frappé mon coeur jusqu’à donner naissance à ce projet ambitieux: créer mon propre laboratoire de pâtisserie et de traiteur.

Le passage à l’école

Élève assidue et bac littéraire en poche, j’enchaine avec une licence de lettre moderne sans aucun projet particulier derrière la tête. Ma première indépendance lyonnaise me donne alors des envies d’ailleurs: j’obtiens ma licence mention Très bien après 6 mois en Angleterre puis je mets le cap sur la fameuse ville lumière où tout semble possible: Paris.

La vie parisienne

J’entame alors une école de communication que je décide d’arrêter rapidement car celle-ci ne me correspond pas. Seule dans mon 18m carré parisien, je me devais de trouver une solution. C’est en flânant dans les rues parisiennes que j’eu un coup de coeur immédiat pour une petite pâtisserie du nom de Tartelettes qui venait d’ouvrir ses portes. Après avoir goûté une de leur pâtisserie, sans réfléchir, je décide de leur envoyer un mail et de postuler chez eux comme community manager. Puis tout s’enchaîne. Polyvalente dans l’âme, je touche à tout : créatrice de contenu sur leur réseaux sociaux, conseillère de vente dans leur boutique, service en salle, commis de pâtisserie. Je descend régulièrement au labo pour m’imprégner des odeurs, des associations de goût, des faits et gestes des pâtissiers. Je me nourris de leur amour, de leur conseils, de leur créativité, de l’ambiance chaleureuse, et de leur envie de partager. Ma soif d’apprendre me pousse à rester au delà des heures de travail, à expérimenter dans mon petit appartement parisien des recettes sucrées et salées et à dévorer des livres de cuisine pendant des heures. 

Une rencontre profonde

Une amitié profonde se tisse alors entre moi, le patron pâtissier Arnaud et sa femme Suzuka qui me prendront sous leurs ailes et me pousseront à suivre ma nouvelle passion. Un virage à 360° et une reconversion totale s’amorcent alors. Je m’inscris à l’école de Thierry Marx pour y apprendre les bases de la cuisine française, je cumule les expériences en restauration (chez IDA de Denis Imbroisi, chez OMA…) puis en pâtisserie (Colorova de Guillaume Gil) jusqu’à ce que le covid pointe le bout de son nez. Ce sera finalement lui qui aura raison de mon destin.

La prise de conscience

Me voilà de retour dans mon village natal: Belleville en Beaujolais. Perdue et désorientée par cette sensation de repartir de 0, je décide de ne pas me laisser abattre et de passer mon CAP pâtisserie en candidat libre. Période riche en apprentissage et en gourmandise, je suis motivée comme jamais et envahie la cuisine familiale de mes tests sucrés. À force de persévérance et de travail, j’obtiens mon diplôme, continue d’apprendre chez des restaurateurs, traiteurs (Lamarche Traiteur) et pâtissiers du coin (Henri Desmoulins). Beaucoup mon poussé pour me lancer à mon compte mais la peur de l’échec me paralysait. Jusqu’à un déclic et à cette phrase de Paulo Coelho qui résonnait dans ma tête: « La seule chose qui puisse empêcher un rêve d’aboutir, c’est la peur d’échouer ». Soutenue par ma famille, j’ose aujourd’hui affronter mes peurs pour m’engager dans cette aventure qui promet d’être riche en émotions, en énergie et en passion.